ARYZ – Octavi Arrizabalaga s’expose pour la première fois à la galerie SENDA de Barcelone. Un PRELUDIO, en lettres capitales… à la mesure de ses toiles en grand format. Faut-il y voir une forme libre ou une introduction à ce qui va suivre ? Dans tous les cas, ce prélude est à la croisée du temps et de l’espace… un morceau d’histoire. Car on peut regarder ces œuvres en avant comme en arrière tout en restant le spectateur du moment présent.

ARYZ est un artiste contemporain et muraliste qui maîtrise la narration monumentale. On lui doit de nombreuses fresques et installations dans des lieux avec lesquels il entretient un dialogue historique spectaculaire. Dans sa pratique artistique, en extérieur, comme en intérieur, il actualise le geste et la pensée des grands maîtres de la Renaissance. La toile, comme le mur, ambitionnent d’élever l’esprit au-delà du réel… en touchant à ce qu’il y a de plus sacré en chaque être humain… la pulsion de vivre et d’exister.

Reconnaissables à ses couleurs chatoyantes et lumineuses, les compositions d’ARYZ offrent de multiples points de vue et lectures possibles. Il nous raconte une grande histoire dont chacun peut s’emparer du regard. A première vue, l’image apparaît complète et d’une grande netteté. Pourtant, lorsque l’on s’arrête et que l’on observe un peu plus longtemps, on la voit se fragmenter imperceptiblement… se pixelliser comme sur un écran. L’artiste brouille subtilement les pistes et dérègle notre perception visuelle. Comme un magicien, il mélange, inverse ou fait disparaître des bribes d’informations visuelles. Le cerveau arrive à imaginer et combler le manque sans pourtant totalement y parvenir et c’est cette frustration qui rend la sensation troublante mais aussi attirante pour le spectateur. Par cette ambiguïté, cet illusionniste teinté d’humour, l’artiste titille notre perception. Il sème le doute et contrarie nos certitudes… que voit-on vraiment ? L’œuvre devient un casse-tête… une énigme à résoudre. A qui sont ces jambes rouges sur le canapé des galeristes ? La femme… muse, modèle… aurait-elle disparue dans ce milieu d’hommes ? L’espace lui-même devient anachronique comme si notre mémoire, telle une machine à voyager dans le temps, réalisait une synthèse de l’histoire… une défragmentation éclair de nos souvenirs, nos connaissances et nos oublis. Peut-être est-ce cela de voir sa vie défiler devant ses yeux ? Un collage ou un puzzle d’images reconstituées… un récit illustré du conscient et de l’inconscient… un déjeuner sur l’herbe aux airs baroques entre une Vierge à l’enfant et une Coccinelle. La réalité frôlerait presque l’hallucination…

Il y a beaucoup de vie dans ces toiles mais aussi de la mort… comme une vanité ou une nature morte toujours présente. L’humain se fragmente comme l’histoire… une immortalité glissante… de génération en génération… de chef-d’œuvre en chef-d’œuvre. Le rouge… baroque… est aussi la couleur de la chair. Écorchés de la Renaissance et dessins anatomiques… les corps révèlent souvent leur ossature et leur cage thoracique. On voit les figures de l’extérieur et de l’intérieur comme si un filtre radiographique avait été placé entre nous et la peinture. Le prélude devient un véritable hommage et un jeu de piste à travers l’histoire de l’art… tant dans les citations d’œuvres célèbres que dans les références iconographiques et aux grands maîtres. ARYZ, avec sa propre identité artistique, s’inscrit dans leur lignée… et la galerie en devient, en quelque sorte, le musée. Il faut donc voir dans cette exposition un héritage du passé et un prélude à l’avenir… main dans la main.

Plus d’infos :
https://www.instagram.com/mr_aryz/?hl=fr
https://www.instagram.com/galeriasenda/
ENGLISH VERSION:
ARYZ – PRELUDIO
ARYZ – Octavi Arrizabalaga is exhibiting for the first time at the SENDA gallery in Barcelona. A PRELUDIO, in capital letters… in keeping with his large-format canvases. Should we see it as a free form or an introduction to what is to follow? In any case, this prelude is at the crossroads of time and space… a piece of history. Because we can look at these works forward or backward while remaining the spectator of the present moment.
ARYZ is a contemporary artist and muralist who masters monumental narrative. He is responsible for numerous frescoes and installations in locations with which he maintains a spectacular historical dialogue. In his artistic practice, both outdoors and indoors, he updates the gestures and thoughts of the great masters of the Renaissance. The canvas, like the wall, aims to elevate the spirit beyond reality… by touching on what is most sacred in every human being… the impulse to live and exist.
Recognizable by his shimmering and luminous colors, ARYZ’s compositions offer multiple points of view and possible readings. He tells us a great story that everyone can grasp. At first glance, the image appears complete and very clear. However, when we stop and observe a little longer, we see it imperceptibly fragment… pixelate as if on a screen. The artist subtly blurs the lines and disrupts our visual perception. Like a magician, he mixes, inverts or makes fragments of visual information disappear. The brain manages to imagine and fill the gap without completely succeeding, and it is this frustration that makes the sensation disturbing but also attractive for the viewer. Through this ambiguity, this illusionist tinged with humor, the artist titillates our perception. He sows doubt and thwarts our certainties… what do we really see? The work becomes a puzzle… an enigma to be solved. Whose red legs are these on the gallerists’ sofa? Has the woman… muse, model… disappeared in this male milieu? Space itself becomes anachronistic, as if our memory, like a time machine, were synthesizing history… a lightning-fast defragmentation of our memories, our knowledge, and our forgetfulness. Perhaps this is what it means to see one’s life flash before one’s eyes? A collage or a puzzle of reconstructed images… an illustrated narrative of the conscious and the unconscious… a lunch on the grass with a baroque air between a Virgin with Child and a Beetle. Reality almost borders on hallucination…
There is a lot of life in these paintings, but also death… like a vanity or a still life that is ever-present. Humanity fragments like history… a slippery immortality… from generation to generation… from masterpiece to masterpiece. Red… baroque… is also the color of flesh. Renaissance flayed and anatomical drawings… the bodies often reveal their skeleton and rib cage. We see the figures from the outside and the inside as if an X-ray filter had been placed between us and the painting. The prelude becomes a true homage and a treasure hunt through the history of art… both in the quotations from famous works and in the iconographic references and the great masters. ARYZ, with its own artistic identity, is part of their lineage… and the gallery becomes somehow a museum. We must therefore see in this exhibition a legacy from the past and a prelude to the future… hand in hand.
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