“Mood Machines” de Chellis Baird chez RX&Slag à Paris

A quoi ressembleraient les choses de l’intérieur… un sac de noeuds… un réseau complexe… le portrait de nos sublimes intrications émotionnelles. Finalement, un secret bien gardé… y compris de nous-mêmes ! “Mood Machines” est la première exposition solo de l’artiste américaine Chellis Baird chez RX&Slag à Paris. Visible jusqu’au 2 août, elle est le résultat de sa résidence artistique  à la Cité internationale des Arts de Paris… un fil d’Ariane qui nous conduit à explorer le labyrinthe de nos sentiments… intimement liés à l’œuvre.

Courtesy RX&Slag

De la mode à la toile… venir habiller le corps comme le support. De sa carrière de styliste, Chellis Baird a conservé le sens de la matière et des textures… mais aussi celui du volume et de la couture. Ses œuvres ont une présence sculpturale… un relief habité qui vient faire résonner l’ombre et la lumière… respirer les couleurs. Et elles ont leur importance ! Tout pourrait être monochrome mais rien ne l’est vraiment… comme un tweed surdimensionné qui change d’aspect en fonction du point de vue depuis lequel on le regarde… comme un changement d’humeur. L’aspect extérieur fait écho aux circonvolutions intérieures. Elles ont un côté sombre et un côté lumineux. Ne pas rester statique ! Bouger ! Se rapprocher et s’éloigner… aller de gauche à droite puis revenir… comme des pas de danse. La perception et l’émotion s’enrichissent dans le mouvement subtil autour de ces œuvres vivantes… une remise en question. 

Sur les murs blancs, le noir et le rouge, le noir et le bleu… les couleurs tranchent et attirent le regard. Le rouge, aussi sanguin par haine que par amour, occupe une place particulière dans ce qui semble être le règne idéal de l’ordre et du chaos… une représentation métaphorique du monde. “Mood Machines” (ou machines à humeur) nous renvoie à nos propres antagonismes et interroge nos expériences du monde perçu… nos états de conscience. Sommes nous, au bout du compte, une machine comme les autres ou, à l’inverse, une machine pourrait-elle ressentir la même chose que nous…. le sentiment du mal comme du bien. Dans ces ramifications textiles tendues, croisées, entremêlées, tissées comme les lianes d’une jungle impénétrable… circule une forme d’énergie infatigable. Veines et artères, système nerveux, réseau neuronal ou artificiel, circuit électrique ou informatique, racines ou rhizomes… câbles innombrables qui font circuler la vie et l’information à chaque instant… intrications quantiques. 

Ces machines à humeur ne sont pas si abstraites ou isolées qu’elles en ont l’air. Elles provoquent et entretiennent le dialogue entre elles et avec le spectateur. Ce sont des morceaux choisis de ce que nous sommes… mécaniques et biologiques… mais aussi sensibles. Le visiteur peut s’y rattacher, s’y connecter… s’y identifier comme à une partie de lui-même… cet état d’âme plus ou moins enfouis que chacun sait reconnaître à un moment de sa vie… de peine et de joie. 

Courtesy RX&Slag

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https://www.instagram.com/chellisbaird/

ENGLISH VERSION:

“Mood Machines”by Chellis Baird at RX&Slag in Paris

How things would look like from the inside… a tangled web… a complex network… a portrait of our sublime emotional entanglements. Ultimately, a well-kept secret… even from ourselves! “Mood Machines” is the first solo exhibition by American artist Chellis Baird at RX&Slag in Paris. On view until August 2, it is the result of her artistic residency at the Cité internationale des Arts in Paris… a thread that leads us to explore the labyrinth of our feelings… intimately linked to the artwork.

From fashion to canvas… dressing the body as the medium. From her career as a stylist, Chellis Baird has retained a sense of material and textures… but also that of volume and couture. Her works have a sculptural presence… an inhabited relief that makes shadow and light resonate… breathe colors. And they have their importance! Everything could be monochrome but nothing really is… like an oversized tweed that changes appearance depending on the point of view from which we look at it… like a change of mood. The exterior aspect echoes the interior convolutions. They have a dark side and a bright side. Don’t stay static! Move! Get closer and move away… go from left to right then back… like dance steps. Perception and emotion are enriched in the subtle movement around these living works… a questioning.

On the white walls, black and red, black and blue… the colors stand out and attract the eye. Red, as bloody with hatred as with love, occupies a special place in what seems to be the ideal realm of order and chaos… a metaphorical representation of the world. “Mood Machines” takes us back to our own antagonisms and questions our experiences of the perceived world… our states of consciousness. Are we, ultimately, a machine like any other or, conversely, could a machine feel the same thing as us… the feeling of evil as well as good. In these taut, crossed, intertwined textile ramifications, woven like the vines of an impenetrable jungle… a form of tireless energy circulates. Veins and arteries, nervous system, neural or artificial network, electrical or computer circuit, roots or rhizomes… countless cables that circulate life and information at every moment… quantum entanglements.

These mood machines are not as abstract or isolated as they seem. They provoke and maintain a dialogue between themselves and with the viewer. They are selected pieces of what we are… mechanical and biological… but also sensitive. The visitor can relate to them, connect with them… identify with them as with a part of themselves… that more or less buried state of mind that everyone knows how to recognize at a certain point in their lives… of pain and joy.

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