“S’éclairer sans fin” – Edi Dubien au Musée de la Chasse et de la Nature

Après une exposition en chair et en textile avec Tamara Kostianovsky, le musée de la Chasse et de la Nature nous propose un tout nouveau dialogue entre ses collections historiques et l’art contemporain… “S’éclairer sans fin”. Cette fois-ci, et jusqu’au 4 mai, ce sont les œuvres d’Edi Dubien qui viennent ponctuer le parcours du musée et accompagnent le visiteur dans une déambulation poétique… au croisement de l’homme et de l’animal…

Vue de l’exposition – Photo : Anna Rémuzon

Tout commence par une embarcation… en guise d’invitation au voyage. Naufragé, récif ou passager, le visiteur navigue autour de cette barque blanche où se trouve une multitude d’animaux sauvages (notamment de la forêt) et de branchages… comme secourus des eaux ou du déluge par un capitaine de fortune. Le règne végétal tutoie le règne animal. La céramique blanche, comme le fond de la barque, se pare et s’emplit d’une couleur bleue comme les larmes qui coulent de ses yeux sur les vestiges d’un dinosaure aux allures de jouet d’enfant… une espèce disparue. L’instant est empreint de nostalgie et de mélancolie comme une fable existentielle… celle du temps qui passe…

Vue de l’exposition – Photo : Anna Rémuzon

Autour, par accumulation et dans un décor aux airs de vanité, s’organisent des œuvres sur papier de différents formats comme dans un cabinet de curiosité. Des portraits (ou potentiels autoportraits) et des animalités témoignent d’une relation universelle entre l’homme et la nature… un animal parmi les animaux. Ici la fable se meut en conte et en métamorphoses.

Tantôt humain, tantôt animal… tantôt en discussion ou solitaire… les corps finissent par se confondre dans une hybridation… et même une inversion des rôles. Le renard se perche sur des talons hauts, tandis que l’homme revêt le masque du renard… comme un carnaval des possibles. Le visage, l’animal, le corps… s’exposent en toute sincérité et vulnérabilité. L’homme est un loup pour l’homme et l’aquarelle tâche et dégouline sur la feuille comme une larme fragile qui s’écoule sur le visage… tandis que le noir tranche avec une vibration de couleurs vives.

Vue de l’exposition – Photo : Anna Rémuzon

Plus loin dans le parcours… ou plutôt, plus haut dans les étages… les dessins prennent en quelque sorte vie. Ils étaient comme les indices d’un autre format… à taille humaine et animale. La sculpture, la céramique et les accessoires rendent palpable et réel ce qui n’était alors qu’une part d’imaginaire. Le rêve devient réalité dans cette nouvelle harmonie des êtres vivants et du lieu lui-même comme environnement idéal. Un sanglier en tutu, un renard surgissant des entrailles d’un corps allongé ou encore une biche aux cils colorés… ce sont toutes ces rencontres fantastiques et sympathiques qui participent à inclure le visiteur dans l’œuvre elle-même… comme un animal social.

Vue de l’exposition – Photo : Anna Rémuzon

Car il y a un parfum de jeunesse, d’insouciance et de bienveillance qui emporte le visiteur à travers les salles et les étages… à la recherche de sa propre nature… sauvage… à la recherche de sa liberté et de la lumière en lui et autour de lui. Cette recherche d’un dialogue en soi et avec le monde, unificateur, qui se transforme en chasse au trésor… celui d’une lumière sans fin…

Plus d’infos : 

https://www.chassenature.org/expositions/s-eclairer-sans-fin

https://www.edidubien.com/

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Commissaire d’exposition : Rémy Provendier-Commenne

Soutien : Galerie Alain Gutharc / Pierre Fay